NOTES

 

Hugo a vraisemblablement trouvé la phrase, son auteur et son destinataire - mais pas la signification que son contexte lui donne - dans l'article Alexandrie du Dictionnaire philosophique de Voltaire (éd. Ménard et Desenne, Paris, 1827, t. I, p. 249-250; le livre se trouvait à Hauteville House, dans une édition antérieure):

« Les chrétiens prirent les moeurs des Egyptiens. L'avidité du gain l'emporta sur la religion; et tous les habitants divisés entre eux n'étaient d'accord que dans l'amour de l'argent.

C'est le sujet de cette fameuse lettre de l'empereur Adrien au consul Servianus, rapportée par Vopiscus.

« J'ai vu cette Egypte que vous me vantiez tant, mon cher Servien; je la sais tout entière par coeur. Cette nation est légère, incertaine, elle vole au changement. Les adorateurs de Sérapis se font chrétiens; ceux qui sont à la tête de la religion du Christ se font dévots à Sérapis. Il n'y a point d'archirabbin juif, point de samaritain, point de prêtre chrétien qui ne soit astrologue, ou devin, ou baigneur (c'est-à-dire entremetteur). Quand le patriarche grec vient en Egypte, les uns s'empressent auprès de lui pour lui faire adorer Sérapis, les autres le Christ. Ils sont tous très séditieux, très vains, très querelleurs. La ville est commerçante, opulente, peuplée; personne n'y est oisif. Les uns y soufflent le verre, les autres fabriquent le papier; ils semblent être de tout métier, et en sont en effet. La goutte aux pieds et aux mains même ne les peut réduire à l'oisiveté. Les aveugles y travaillent; l'argent est un dieu que les chrétiens, les Juifs, et tous les hommes servent également, etc. »

Hugo ne reproduit pas la traduction de Voltaire mais, le texte latin étant donné à la suite, traduit littéralement la phrase - Illi qui Serapi colunt christiani sunt et devoti sunt Serapi qui se Christi episcopos dicunt.